Nominé.e.s par les associations savantes membres de la Fédération des sciences humaines, les Prix du mérite des cycles supérieurs du Congrès 2022 récompensent des étudiant.e.s diplômé.e.s exceptionnel.le.s qui présenteront leurs travaux au Congrès des sciences humaines.
Parlez-nous de vous.
Je suis doctorante en études pédagogiques à la University of British Columbia. Je suis également consultante réglementée en immigration canadienne et conseillère aux étudiants internationaux. J’étudie actuellement l’« édugration », ou les parcours d’éducation-migration. Auparavant, j’ai fait des recherches sur les expériences d’établissement de réfugiés. Je détiens une maîtrise en géographie et un baccalauréat en littérature et sciences politiques.
Indiquez la ou les associations savantes dont vous êtes actuellement membre.
Société canadienne pour l’étude de l’enseignement supérieur (SCÉES) et Société canadienne de sociologie (SCS)
À quelle(s) conférence(s) allez-vous participer ou assister?
Société canadienne pour l’étude de l’enseignement supérieur (SCÉES) et Société canadienne de sociologie (SCS)
Quel est le titre de votre présentation au Congrès 2022?
Je suis la première auteure de trois articles cosignés cette année :
- Orientation à l’université ou « intégration » des nouveaux arrivants? Établissement des étudiants internationaux au Canada (SCS)
- Étudiants internationaux aux cycles supérieurs comme main-d’œuvre : Réponse aux imaginaires mondiaux (SCÉES)
- Immigrants « idéaux » : Schématisation de l’accumulation de capital des étudiants internationaux de niveau postsecondaire au Canada (SCÉES)
Comment décririez-vous la recherche que vous présenterez au Congrès 2022?
Je présente trois articles cosignés. Chacun de ces articles étudie un aspect différent de ce que j’appelle l’« édugration », ou le recrutement et le maintien en poste d’étudiants internationaux de niveau postsecondaire en tant que travailleurs étrangers « qualifiés » et immigrants « idéaux ». Cette tendance dans les pays dépendant de l’immigration entraîne des conséquences importantes pour les systèmes d’enseignement supérieur, les marchés du travail, la démographie de la population, et les personnes directement touchées par de telles décisions politiques. Ces personnes comprennent non seulement les étudiants internationaux eux-mêmes, mais également ceux ainsi positionnés comme « non qualifiés » et « pas idéaux ». Les trois présentations soulèvent des questions quant à la manière dont les étudiants internationaux vivent la prolongation du caractère temporaire, sont régis en tant que main-d’œuvre, et accumulent différentiellement du capital.
Comment la recherche que vous présenterez s’inscrit-elle dans le thème du Congrès 2022, Transitions?
L’« anthropause » de la pandémie de COVID-19 a été un choc pour les systèmes de migration internationale modernes et la mobilisation des étudiants internationaux. Elle a levé le rideau, pour ainsi dire, sur certaines vérités inconfortables concernant la dépendance du Canada par rapport aux dépenses et à la main-d’œuvre des étudiants internationaux. Malgré la rhétorique entourant la reconstitution imaginaire d’un monde post-COVID-19, je pense que la possibilité d’une option autre que le « retour à la normale » évoque tout de même de la crainte parmi ceux d’entre nous qui étaient à l’aise avec les approches avant la pandémie et qui en ont bénéficié. J’espère que ces deux présentations collaboratives aideront à rediriger le passage à l’innocence vers une reconnaissance de notre complicité (inégale) et de la profondeur des défis qui nous attendent.
Quelle est votre partie préférée de l’expérience du Congrès?
Comme j’ai une formation interdisciplinaire, j’aime participer aux événements ouverts du Congrès et tirer des enseignements de divers points de vue disciplinaires. Il est également inestimable de créer des liens avec des personnes intéressées par les mêmes domaines de recherche que moi. J’ai l’occasion de donner une présentation, conjointement avec des collègues brillants travaillant dans tout le Canada, en géographie, travail social, sociologie et éducation. L’État-nation pèse lourdement sur des sujets comme l’immigration et l’éducation internationale, et tandis qu’il existe des problèmes très réels quant au nationalisme méthodologique, il est aussi très utile de plonger directement dans une conversation avec les personnes connaissant déjà bien le contexte politique précis du Canada.
Partagez vos attentes concernant le Congrès 2022.
Bien que j’aie déjà participé au Congrès précédemment, c’est la première année où je donne une présentation. J’ai hâte d’obtenir un retour d’information sur mon travail pour pouvoir l’améliorer. J’espère aussi que c’est la dernière fois que je participe en tant qu’étudiante, comme j’ai l’intention de soutenir ma thèse dans les mois à venir!