Dans le cadre du processus de consultations prébudgétaires amorcé par le gouvernement fédéral, la Fédération des sciences humaines recommande des investissements substantiels visant à renforcer la recherche, l’apprentissage expérientiel et l’inclusion des Autochtones à l’Université. Lisez l’intégralité de notre proposition ici
Le Canada dépend d’un écosystème de recherche solide pour prospérer dans une économie du savoir en mutation constante. Le budget de 2016 a introduit quelques mesures importantes qui ont contribué à renforcer ce système et ce travail nécessaire doit être poursuivi. La Fédération croit qu’en améliorant les systèmes d’éducation et de recherche du Canada, nous pouvons produire les nouvelles connaissances et les talents dont le pays a besoin pour atteindre à terme une croissance équitable. Afin de réussir dans cette entreprise, il nous faut relever trois défis de taille :
1 : Assurer un écosystème de recherche canadien très performant et interconnecté au plan global
Alors que les chercheurs canadiens continuent d’occuper un haut rang par comparaison à leurs pairs internationaux, nos investissements dans la recherche n’ont pas suivi. Entre 2006 et 2014, le Canada est passé de la troisième à la septième place parmi les pays de l’OCDE au titre des dépenses en R et D de l’enseignement supérieur proportionnelles au PIB. Nous recommandons un nouveau plan pluriannuel permettant d’augmenter les fonds consacrés à une recherche de découverte sans affectation spécifique par l’entremise des trois principaux conseils de financement de la recherche (CRSH, CRSNG et IRSC), avec pour objectif à long terme de ramener le Canada à sa troisième place historique.
Ce plan devrait inclure les efforts tendant à rééquilibrer le financement entre les trois organismes. À l’heure actuelle, plus de la moitié des étudiants au postsecondaire et des enseignants à temps plein œuvrent dans le domaine des sciences humaines, mais le CRSH ne reçoit que le 15 pour cent des fonds dédiés à la recherche. Un nouveau programme de financement devrait prévoir également une augmentation des fonds affectés à la Fondation canadienne pour l’innovation afin d’assurer la disponibilité des infrastructures de recherche nécessaires, diversifiées et de haute qualité.
2 : S’assurer que les Canadiens ont les connaissances et les compétences nécessaires pour participer pleinement à une économie dynamique
Dans une économie en perpétuelle évolution, la capacité des personnes de développer de nouvelles compétences pertinentes acquiert une importance cruciale. Un des meilleurs moyens d’encourager un tel développement est la création d’occasions d’apprentissage expérientiel pour les étudiants, sous forme d’enseignement coopératif, de stages et d’expériences internationales. De tels programmes jouissent d’un vaste appui, comme en témoigne la proposition formulée plus tôt cette année par la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur préconisant qu’avant l’obtention du diplôme tous les étudiants canadiens au niveau postsecondaire bénéficient de l’une ou l’autre possibilité utile d’apprentissage intégré au travail. Dans l’ensemble du Canada, les universités ont élargi au cours des dernières années de tels programmes de manière significative, mais la demande continue d’excéder l’offre.
Nous recommandons que le gouvernement fédéral étende l’Initiative de partenariats entre l’industrie et les établissements d’enseignement postsecondaires en matière de stages coopératifs afin d’accueillir les étudiants de toutes les disciplines de la recherche. Il est particulièrement important d’élargir les possibilités d’apprentissage expérientiel pour les étudiants des sciences humaines qui représentent plus de la moitié de la population étudiante au postsecondaire et forment une composante importante de la main-d’œuvre future du Canada.
Nous encourageons également le gouvernement fédéral à augmenter son soutien financier aux programmes qui offrent des possibilités d’apprentissage à l’international, tel que le Programme des boursiers de la reine Élizabeth. Les expériences d’apprentissage à l’étranger sont cruciales pour promouvoir le rayonnement du Canada dans une économie mondiale de plus en plus interconnectée et favoriser la compréhension culturelle nécessaire à l’appui de notre société multiculturelle.
3 : Assurer un accès effectif des étudiants et des membres du corps professoral autochtones aux établissements postsecondaires
Les universités canadiennes ont un rôle crucial à jouer pour soutenir le processus de réconciliation et contribuer à l’amélioration des conditions socio-économiques des personnes et des collectivités autochtones. Il y a un besoin urgent d’accueillir des chercheurs et des étudiants autochtones en plus grand nombre et de faire une plus grande place au savoir des Premières Nations dans notre système d’enseignement supérieur. Les universités du pays répondent par la mise en place de nouveaux programmes ; toutefois, pour qu’ils puissent produire les résultats escomptés, ces efforts nécessitent un soutien fédéral important. La Fédération recommande que le gouvernement fédéral consente des investissements substantiels pour soutenir les chercheurs autochtones aux divers stades de leur parcours de carrière.
Cela commence par des investissements dans le système d’éducation primaire et secondaire afin de donner la garantie que les élèves autochtones auront une chance égale d’accéder aux études postsecondaires. Il y a également lieu d’élargir le Programme d’aide aux étudiants de niveau postsecondaire, qui accorde des fonds permettant aux étudiants autochtones de fréquenter les établissements postsecondaires. Nous recommandons en outre un soutien ciblé en faveur des étudiants autochtones aux cycles supérieurs et au niveau postdoctoral afin de soutenir le perfectionnement des chercheurs autochtones. Nous recommandons enfin que le gouvernement fédéral œuvre de concert avec les conseils subventionnaires à la création de programmes destinées à améliorer les perspectives de carrière des chercheurs autochtones.
Recherche, développement des compétences et inclusion
Le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer en vue du renforcement des capacités de recherche que le Canada nécessite pour prospérer dans une économie du savoir qui évolue rapidement. En accroissant ses investissements dans la recherche par l’appui donné au développement des compétences de tous nos diplômés et en élargissant l’accès des Canadiens autochtones à l’éducation universitaire, le gouvernement fédéral peut aider le Canada à atteindre une croissance économique durable et inclusive pendant des années à venir.