À propos de l'auteur.trice | À propos de l'œuvre | Notes de l'auteur.trice
« J'espère que les lecteur.trice.s, notamment ceux et celles qui ne connaissent pas les études intersexes et le mouvement pour les droits des intersexes, seront movité.e.s pour (1) apprendre davantage sur les études intersexes, l'activisme et le mouvement pour les droits des intersexes et (2), agir contre l'interphobie de quelque manière que ce soit. »
À propos de l'auteur.trice
Celeste E. Orr est professeur.e adjoint.e de sociologie et titulaire de la Chaire Wendy J. Robbins en études sur le genre et les femmes à l'université du Nouveau-Brunswick. Les recherches interdisciplinaires de professeur.e Orr se concentrent sur les études intersexes, les études sur le handicap et les études queer, entre autres. Les travaux d'Orr interrogent et s'opposent aux modes d'être culturellement mandatés ou obligatoires. Son livre, Cripping Intersex (UBC Press 2022), plaide en faveur d'une approche critique des études sur l'intersexualité en explorant le lien sous-théorisé entre l'intersexualité et le handicap, ainsi que l'interphobie et le capacitisme.
À propos de l'œuvre
Intersexe et/comme/avec handicap. Les liens politiques, discursifs et physiques entre l'intersexualité et le handicap méritent une attention nuancée si nous voulons renforcer les revendications des droits de l'homme des personnes intersexuées et refléter les expériences des personnes intersexuées qui vivent avec les conséquences invalidantes de l'intervention médicale.
Cripping Intersex examine trois thèmes clés : la gestion médicale des personnes présentant des caractéristiques intersexes ; la fascination du grand public, des universitaires et des médecins pour les politiques et procédures de dépistage du sexe ; et les implications eugéniques du diagnostic génétique préimplantatoire, une technologie de dépistage reproductif qui peut accompagner la fécondation in vitro. Celeste E. Orr étudie la manière dont l'intersexualité et l'interphobie se croisent avec le handicap et l'activisme pour proposer un nouveau domaine - les études intersexes crip - et plaide pour une approche crip de l'activisme intersexe. En intégrant les études féministes sur le handicap aux études sur l'intersexualité, elles fournissent également des outils pour briser à la fois la dyade sexuelle traditionnelle et le mandat culturel enraciné contre les traits intersexuels.
Cripping Intersex propose une critique de la manière dont les tentatives d'exorciser les variations intersexes sont une forme de violence médicale et offre une nouvelle compréhension radicale de l'intersexualité avec handicap. Ce faisant, ce travail nécessaire pousse les analyses de l'histoire, de l'expérience et de l'incarnation de l'intersexualité plus loin que la théorie féministe ou queer ne peut le faire à elle seule.
Il existe un projet eugénique concerté visant à éradiquer les personnes intersexes et les variations intersexes. Ce projet eugénique n'est pas seulement interphobe, mais aussi queerophobe, raciste et capacitiste. Cela dit, actuellement, nous voyons l'eugénisme interphobe être explicitement justifié par des discours capacitistes; les variations intersexes sont confondues avec ou représentées comme des maladies, des troubles ou des handicaps qui, selon les logiques capacitistes, doivent être « soignés » ou exterminés. Dans ce livre, j'illustre ce point en explorant trois thèmes clés : la gestion médicale des personnes intersexuées, les politiques de dépistage du sexe dans le sport et le déploiement du diagnostic génétique préimplantatoire, une technologie de dépistage reproductif. Cependant, les projets eugéniques interphobes vont au-delà des exemples explorés dans Cripping Intersex : Le code pénal canadien qui interdit les mutilations génitales féminines mais pas les mutilations génitales intersexes; l'intensification des politiques et idéologies fascistes qui alimentent les paniques liées au genre et au sexe; les politiques transphobes qui (1) refusent aux personnes trans, en particulier aux jeunes trans, des soins de santé affirmatifs et (2) refusent aux jeunes intersexes l'autonomie corporelle en suggérant que les procédures médicales non consensuelles pratiquées sur les enfants intersexes devraient être poursuivies; les efforts visant à interdire l'éducation sexuelle, les études de genre et la théorie critique de la race dans les écoles; les interdictions de livres qui visent les documents qui révèlent la belle complexité du sexe, du genre et de la sexualité. Toutes ces choses que nous voyons dans ce contexte contemporain font partie d'un projet eugénique qui est profondément interphobe ainsi que queerphobe, raciste et capacitiste. J'espère que les lecteur.trice.s, notamment ceux et celles qui ne connaissent pas les études intersexes et le mouvement pour les droits des intersexes, seront motivé.e.s pour (1) en apprendre davantage sur les études intersexes, l'activisme et le mouvement pour les droits des intersexes et (2) agir contre l'interphobie de quelque manière que ce soit. Reconnaître et combattre l'interphobie sous toutes ses formes est un projet anti-eugéniste essentiel. Pour être clair.e, je ne suis pas seul.e à relier ces points et à me préoccuper de ces questions. Mon livre a vu le jour après avoir été éduqué par des grand.e.s intellectuel.le.s de la recherche et de l'activisme intersexe, handicapé, queer et féministe. Toutefois, si je peux apporter une petite contribution productive à ces conversations et préoccupations plus larges, c'est vraiment tout ce que je peux espérer.