Le mouvement de protestation autochtone se distingue de mouvements semblables
OTTAWA, le 31 mai 2015 — La référence identitaire autochtone a joué un rôle de premier plan dans les médias sociaux au plus fort de la campagne du mouvement Idle No More, affirme une nouvelle étude. Idle No More contraste ainsi fortement avec d'autres mouvements de protestation récents – entre autres le mouvement Occupy Wall Street et la grève étudiante au Québec de 2012 – où les questions économiques et politiques ont occupé l'avant-scène dans les médias sociaux.
L'étude, qui offre un des premiers aperçus de l'utilisation du Web 2.0 par une minorité ethnoculturelle au Canada pour faire la promotion de ses intérêts, solliciter des appuis et influencer le processus politique, sera présentée au Congrès 2015 de la Fédération des sciences humaines. L'étude a été menée par Vincent Raynauld, un professeur adjoint en communication politique à Emerson College à Boston; Emmanuelle Richez, professeure adjointe en sciences politiques à la University of Windsor; et Derek Antoine, un doctorant à l'École de journalisme et communications à Carleton University à Ottawa.
Idle No More est un mouvement de protestation contre les politiques du gouvernement fédéral touchant les peuples autochtones du Canada. Lancé à la fin de 2012, il a connu ses moments les plus forts en 2013.
L'étude analyse le contenu de 17,482 gazouillis avec le mot-clic #idlenomore entre le 3 juillet 2013 et le 2 août 2013. Les auteurs ont regroupé les gazouillis en quatre catégories : ceux qui offrent de l'information, ceux qui offrent une opinion, ceux qui génèrent de l'action politique, et ceux qui sont critiques de quelque chose. Mais peu importe la catégorie, un nombre important de gazouillis partagés sur Twitter avec le mot-clic #idlenomore avaient une référence culturelle liée aux peuples autochtones, affirme M. Raynauld.
« Le mouvement Idle No More fait partie d'une vague de mouvements de base qui utilisent les médias sociaux », poursuit-il. « Les médias sociaux jouent un rôle important dans l'expansion du mouvement et sa popularisation. Ce qui nous intéresse dans ce mouvement et ce qui le distingue, c'est sa nature identitaire ». Il explique que lors de la grève étudiante au Québec en 2012, les revendications étaient de nature économique et politique – et ces questions ont dominé dans les échanges sur les médias sociaux. Mais dans le cas de Idle No More, la référence identitaire a pris le dessus, et des références à l'histoire et à la culture des peuples autochtones ont été bien présents sur les médias sociaux – et ce même si le mouvement a suscité l'intérêt de bien des gens qui n'étaient pas des autochtones.
Les chercheurs vont, dans la prochaine étape de leurs recherches, se pencher sur l'importance et la signification de ce phénomène.
Vincent Raynauld, Emmanuelle Richez et Derek Antoine présenteront leur recherche le mardi 2 juin au Congrès 2015 des sciences humaines à Ottawa. Cette présentation s'intitule « The Idlenomore Effect: Unpacking Aboriginals' Use of Social Media for Identity-Based Civic and Policy Engagement » et aura lieu à 8:45 sur le campus de l'Université d'Ottawa, bâtiment FSS, salle 10003.
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