Il sert aussi à développer le sens critique des étudiants
OTTAWA, le 4 mai 2015 — Se servir des jeux vidéo pour enseigner l’histoire? Pourquoi pas!
Et un étudiant chercheur à l’Université de Montréal est en train de développer des façons de le faire.
Alexandre Joly-Lavoie, qui travaille sur son doctorat en didactique de l’histoire, a 26 ans. Il est donc de la génération qui a grandi avec les jeux vidéo – comme d’ailleurs de plus en plus d’enseignants.
Il explique que lorsqu’on forme les enseignants aujourd’hui, on leur montre comment enseigner en utilisant des livres ou des films. Il y a longtemps, dit-il, qu’on a développé des méthodes pour encadrer ces pratiques. Mais on n’a pas encore développé des méthodes d’enseignement adaptées aux jeux vidéo. Les jeunes enseignants voudraient bien se servir de jeux en classe, dit-il, mais ils n’ont donc pas de balises théoriques. C’est ce qu’il cherche à développer, et il présente son projet au Congrès des sciences humaines 2015.
M. Joly-Lavoie croit que le jeu vidéo est bien adapté à l’enseignement de l’histoire, et aussi à l’enseignement du sens critique. « Les jeux permettent aux étudiants de mieux comprendre comment l’histoire marche, explique-t-il. On peut voir comment un geste qu’on pose en tant que joueur va avoir des répercussions ».
Par exemple, il explique que les grands événements de l’histoire sont rarement les réalisations d’une seule personne; un bon chef doit arriver au bon moment, et son arrivée est en général préparée par des événements et des individus qui sont venus avant lui. « Toutes ces interactions dont difficiles à montrer aux étudiants, et nous croyons qu’avec les jeux vidéo ce sera facile ».
M. Joly-Lavoie utilise pour son projet de recherche Assassin’s Creed III, un jeu d’action historique où il est question de la Révolution américaine.
Les jeux vidéo ne reproduisent pas toujours avec fidélité les faits historiques vécus; parfois ils adaptent le récit à leurs besoins.
Par exemple, dans Assassin’s Creed, on présente une séquence dédiée au Boston Tea Party, une révolte antibritannique qui a eu lieu à Boston en 1773, quelques années avant le début de la révolution. Des Américains déguisés en Autochtones ont jeté à l’eau plusieurs caisses de thé pour protester contre les politiques du gouvernement anglais. En réalité, l’événement s’est déroulé sans violence. Mais dans Assassin’s Creed, la séquence du Boston Tea Party est très violente.
Le jeu permet d’expliquer aux étudiants un événement historique, et aussi de développer leur sens critique en expliquant qu’il peut exister plusieurs versions d’un événement et qu’il ne faut pas croire tout ce qu’on voit sur Internet. « Le jeu a le potentiel d’être très puissant comme outil didactique si nous l’utilisons comme il faut », conclut M. Joly-Lavoie.
Alexandre Joly-Lavoie présentera son projet le vendredi 5 juin au Congrès 2015 des sciences humaines à Ottawa. Cette présentation s’intitule « Enseignement de l'histoire au secondaire et jeux vidéo : étude de cas sur l'agentivité historique » et aura lieu à 9:30 sur le campus de l’Université d’Ottawa, bâtiment MCD salle 146.
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