On songerait à faire sauter la dissertation et lier plus étroitement les études à l’emploi
ST CATHARINES, Ontario – le 25 mai 2014 – Une table ronde au Congrès 2014 de la Fédération des sciences humaines abordera la possibilité de transformer de façon importante les études en sciences humaines de troisième cycle au Canada.
On songerait par exemple à éliminer la traditionnelle dissertation, à imposer des normes plus strictes en littératie numérique, et à lier plus étroitement les études de troisième cycle aux possibilités d’emploi.
Paul Yachnin est le directeur de l’Institut pour la vie publique des arts et des idées à l’Université McGill et un des participants à la table ronde.
Il affirme qu’un doctorat en sciences humaines a une grande valeur, et rappelle que plusieurs personnes importantes au Canada aujourd’hui détiennent un doctorat de ce genre. Même si le poste qu’ils occupent n’a rien à voir avec leur champ d’études, un doctorat en sciences humaines leur donne des compétences utiles.
« C’est ce que j’enseigne à mes étudiants de troisième cycle, dit-il. J’enseigne des compétences. J’enseigne comment accomplir des tâches intellectuelles compliquées – par exemple comment apprendre des choses qui sont au départ très difficiles à aborder ».
Mais il dit que 50 pour cent des personnes qui entament des études de troisième cycle en sciences humaines ne vont pas jusqu’au bout de leurs études. Et seulement entre 20 et 30 pour cent des finissants obtiennent éventuellement un poste académique, la marque traditionnelle de succès pour un grade de ce genre.
Ces chiffres, dit-il, montrent la nécessité de transformer le doctorat en sciences humaines.
L’an passé un groupe avec lequel travaille M. Yachnin a publié un rapport qui propose que plutôt que de couper le nombre d’étudiants de troisième cycle en sciences humaines, les programmes d’études soient transformés.
M. Yachnin note qu’un doctorat en sciences humaines mène généralement à un poste important. Il n’y aurait par exemple que cinq chauffeurs de taxi au Canada qui ont un doctorat en sciences humaines, et dans tous ces cas, les doctorats ont été obtenus à l’étranger.
Les Canadiens et les universités canadiennes doivent selon lui prendre conscience de l’importance des connaissances de haut niveau en sciences humaines.
Mais il affirme qu’on manque de données. Les universités ne font pas le suivi avec les finissants de troisième cycle en sciences humaines qui n’entrent pas dans le monde académique « parce que dans le monde universitaire, si on n’entre pas de le monde académique ayant obtenu un doctorat en sciences humaines, on a échoué ».
Le groupe de travail de M. Yachnin offre sept recommandations, dont la création de services de placement pour mieux préparer les finissants au monde du travail; le remplacement de la dissertation par un ensemble cohérent de projets; l’imposition d’une limite de quatre ou cinq ans aux programmes de troisième cycle; l’imposition de normes plus strictes en littératie numérique; un élargissement des critères d’admissibilité aux programmes de troisième cycle en sciences humaines; l’imposition de discussions sur les perspectives d’emplois universitaires; et l’imposition aux universités de faire le suivi avec leurs étudiants dans le but d’obtenir des données utiles.
« Nous cherchons à faire réfléchir les administrateurs ainsi que les doctorants, note M. Yachnin. Il ne s’agit pas seulement du marché de l’emploi académique, mais de l’importance de la contribution des détenteurs d’un doctorat à la société canadienne. Ils doivent sortir du cadre universitaire avant d’obtenir leur doctorat ».
— 30 —
À propos du Congrès des sciences humaines
Organisé par la Fédération des sciences humaines, le Congrès est la plus vaste conférence interdisciplinaire au Canada et une des plus importantes dans le monde. Le Congrès réunit 75 associations universitaires qui représentent un vaste éventail de disciplines dans le domaine des sciences humaines, y compris la littérature, l’histoire, l’art dramatique, les études cinématographiques, les sciences de l’éducation, la musique, la sociologie, la géographie, le travail social et beaucoup d’autres champs de recherche. Pour de plus amples renseignements, allez à www.congres2014.ca
Pour de plus amples renseignements, ou pour convenir d'une interview, veuillez communiquer avec :
Nicola Katz
Gestionnaire des communications
Fédération des sciences humaines
C : 613-282-3489
nkatz@ideas-idees.ca
Mélanie Béchard
Agente des communications
Fédération des sciences humaines
C: 613-894-7635
mbechard@ideas-idees.ca