La très honorable Michaëlle Jean
27e Gouverneure générale, Commandante en chef du Canada
Michaëlle Jean est née en 1957 à Port-au-Prince en Haïti. Elle a onze ans lorsque le Canada offre l’asile politique à ses parents qui fuyaient la répression du régime dictatorial en place dans leur pays d’origine. Francophones, c’est au Québec qu’ils s’établiront. Sa famille a connu l’épreuve de l’exil forcé et, comme tous les réfugiés, l’immense défi de se refaire une vie ailleurs, repartir de zéro, rassembler toutes leurs forces et leurs expériences, animés du désir également de contribuer, comme citoyens et citoyennes à part entière, à l’essor de leur pays d’accueil.
À l’Université de Montréal, après un baccalauréat ès arts en Littérature et langues modernes (italien et espagnol), elle complète une maîtrise en Littérature comparée. Des bourses lui permettent de poursuivre ses études en Italie, à l’Université de Pérouse, à l’Université de Florence et à l’Université catholique de Milan. Michaëlle Jean parle couramment cinq langues : le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol et le créole, en plus de lire le portugais.
Parallèlement à ses études, Michaëlle Jean militera pendant plus de dix ans au sein du mouvement féministe du Québec et contribuera à la mise sur pied d’un réseau de refuges d’urgence pour les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants sur tout le territoire québécois et dans d’autres provinces canadiennes.
De 1988 à 2005, Michaëlle Jean connaît une brillante carrière de journaliste et d’animatrice d’émissions d’information à la télévision publique canadienne, sur les réseaux de langues française et anglaise. Elle participe et s’associe également à plusieurs films documentaires réalisés par son mari, le cinéaste, essayiste et philosophe Jean-Daniel Lafond.
En 2005, elle sera nommée Gouverneure générale et Commandante en chef du Canada, la première femme noire à accéder à la plus haute fonction constitutionnelle du pays et qu’elle portera avec un dynamisme hors du commun, pour un mandat de cinq ans.
Dès la fin de ce mandat, le 1er octobre 2010, les Nations unies ont immédiatement fait appel à elle, en qualité d’Envoyée spéciale de l’UNESCO, pour soutenir les efforts de reconstruction en Haïti, son pays natal dévasté cette même année par un violent tremblement de terre. Elle sera également, de 2011 à 2014, appelée à occuper la fonction de Chancelière de l’Université d’Ottawa.
En 2014, Michaëlle Jean est élue Secrétaire générale de la Francophonie, la première femme à diriger cette entité multilatérale comptant 88 États et gouvernements sur les 5 continents.
Femme d’État et diplomate aguerrie, la parole de Michaëlle Jean convoque et mobilise partout dans l’espace multilatéral, dans les enceintes de l’ONU, à New York comme à Genève, jusqu’au Conseil de sécurité, de même qu’à l’Union européenne, au Parlement européen, à l’OCDE, à l’Union Africaine. Elle est connue et appréciée pour ses convictions, son sens profond des valeurs d’un humanisme universel, des principes et des règles de la démocratie, de l’état de droit, de la justice, des droits et des libertés qu’elle ne trahit jamais.
Avec Jean-Daniel Lafond son mari, elle copréside depuis 2010 la Fondation Michaëlle Jean dont les programmes favorisent des plateformes et des initiatives citoyennes aux côtés des jeunes parmi les plus vulnérables et fragilisés au Canada, mais combien volontaires et créatifs, vigoureusement mobilisés contre l’exclusion. Michaëlle Jean est également Chancelière du Collège-universitaire St. Paul’s à Waterloo, en Ontario, et Chancelière de l’African Development Universalis de Niamey, au Niger.