Formes de l’expérience imaginaire d’accompagnement
Accompagner c’est, discrètement presque jusqu’à l’effacement, se tenir aux côtés de celle ou celui qui va son chemin. Ce n’est pas un acte de soutien concret qui entre dans des assignations de tâches, des protocoles de soin et qui requiert une attitude précise, c’est un plutôt un acte de présence voire un simple acte de pensée, impliquant une disponibilité et une sensibilité particulière. Savoir accompagner et se savoir accompagné fondent la confiance ontologique des êtres vulnérables que nous sommes. Mais cette disponibilité, cette sensibilité, ce savoir ténu se forgent, s’affinent sans cesse, parfois se perdent.
L’hypothèse que nous faisons est que le cinéma – et plus largement tout média capable de simuler une situation relationnelle - propose une expérience imaginaire d’accompagnement au spectateur et met à l’épreuve sa capacité d’accompagnement des personnages à travers des formes esthétiques, des marques énonciatives, des jeux d’acteurs. Cette expérience imaginaire permet d’explorer la complexité émotionnelle et morale de cette attention à l’autre et à soi qui a aussi suscité l’intérêt de chercheurs en sciences sociales ces dernières années. En tant qu’expérience imaginaire, elle s’inscrit enfin dans une histoire culturelle des sensibilités, et plus largement, dans une histoire de la socialité à l’ère de sa remédiation audiovisuelle.
Cette année, la Conférence commémorative Martin Walsh sera donnée en français et sera traduite simultanément en anglais.