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Description
La COVID-19 nous a rappelé brutalement que la compréhension d'un nouvel agent pathogène était essentielle mais insuffisante pour nous protéger d’une maladie. Les solutions biomédicales et techniques sont nécessaires, mais elles n'empêchent ni ne résolvent la désinformation, la réticence à la vaccination, l'amnésie institutionnelle (comme l'oubli du rapport de la Commission sur le SRAS), ou la résistance aux mesures de santé publique, pas plus qu'elles ne suffisent à faire progresser le développement de systèmes de soins de santé plus équitables et plus efficaces. Les sciences humaines disposent de la base de données probantes et des outils méthodologiques nécessaires pour relever ces défis sociaux et culturels.
Nous devons relancer les débats sur une meilleure intégration des sciences humaines dans la recherche et les systèmes de santé, y compris les connaissances des sciences humaines sur nos valeurs et notre passé, la compréhension des forces culturelles qui maintiennent les inégalités et la capacité d'analyser la manière dont nous discutons et comprenons la santé. Les sciences humaines nous enseignent que nous avons un pouvoir d'action sur notre monde, y compris la capacité d'apprendre du passé et de réinterpréter notre présent pour construire un avenir meilleur.
Lisez le rapport « Les sciences humaines et les politiques de santé »
Le 18 janvier 2024 la SRC et la Fédération des sciences humaines organisent un webinaire d'une heure au cours duquel un groupe d'experts discutera de la façon dont les sciences humaines (un groupe de domaines méthodologiquement diversifiés, y compris des études interdisciplinaires qui chevauchent de manière significative les déterminants sociaux de la santé) sont une source sous-utilisée de connaissances culturelles et sociales de plus en plus importante et qui pourrait être mieux exploitée.
Le webinaire aura lieu via Zoom de 13 h à 14 h HNE en anglais, avec interprétation simultanée en français. Il y aura également un sous-titrage en direct en anglais et en français.
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Université de l'Alberta
Université de Saskatchewan
Université de Guelph
Université de Saskatchewan
Ce wébinaire est présenté par:
[00:00:05:19] Cynthia Milton : Bonjour, bienvenue à tout le monde, merci de nous accompagner dans notre wébinaire aujourd’hui, une collaboration entre la Fédération des sciences humaines, et la Société royale du Canada.
[00:00:19:11] Bienvenue tout le monde et merci de rejoindre le wébinaire d’aujourd’hui: « Mettre les sciences humaines au service de la santé des Canadiens. » Je m’appelle Cynthia Milton de l’Université de Victoria où je suis vice-présidente associée à la recherche. C’est avec grand plaisir que je vous accueille à ce wébinaire.
[00:00:39:05] Je m’adresse à vous aujourd’hui de l’Université de Victoria, située sur les Terres des peuples Songhees et Esquimalt, sur le territoire traditionnel où se trouve l’Université de Victoria et les peuples Lək̓ʷəŋən and W̱SÁNEĆ dont la relation historique avec ces terres se poursuit encore aujourd’hui.
[00:00:57:14] Nous espérons faire avancer la conversation sur [comment] mettre les sciences humaines au service de la santé des Canadiens. Le wébinaire d’aujourd’hui examinera les résultats et les recommandations politiques du récent rapport de la Société royale du Canada « Les sciences humaines et la politique de santé », et la manière dont elles peuvent être mises en pratique. Ce rapport est disponible sur le site web de la Société royale du Canada.
[00:01:26:11] Avant de commencer, j’ai quelques remarques logistiques. Aujourd’hui nous offrons une interprétation simultanée en anglais et en français ainsi que des sous-titres dans les deux langues. Ces options se trouvent en bas de votre écran. De plus, la conversation sera enregistrée et il y aura une séance de questions/réponses à la fin du wébinaire. Vous pouvez soumettre vos questions à tout moment en les inscrivant dans le bloc de Q&R qui fait partie des outils Zoom.
[00:02:02:18] Nous avons cinq conférencier.ère.s aujourd’hui, et je présenterai chacun.e d’entre eux/elles juste avant qu’ils/elles prennent la parole. Chacun.e parlera pendant environ 6 minutes, puis nous lancerons la séance de Q&R. Je commencerai donc par vous présenter Dr. Maya Goldenberg. Dr. Goldenberg est professeure agrégée de philosophie au département de philosophie à l’Université de Guelph, où elle est nommée conjointement au Bachelor of Arts and Science. Maya, merci beaucoup d’être venue aujourd’hui.
[00:02:42:24] Maya Goldenberg : Heureuse d’être ici. Alors, si je peux commencer, puisque c’est moi qui commence, j’aimerais dire quelques mots sur la question pressante de savoir ce que les sciences humaines de la santé peuvent offrir à la politique de la santé et à la pratique de la santé publique. Et je pense qu’il serait utile de disperser, de distinguer, les sciences humaines des sciences sociales, par exemple.
[00:03:13:16] Les sciences humaines c’est l’étude de la condition humaine. C’est-à-dire des questions sur le sens, questions sur l’existence. Et nous l’étudions à travers différents médias : l’art, le cinéma, la musique, la littérature. Nous avons des classiques, les langues, la philosophie et la religion. Pour résumer, c'est l'étude de ce que les gens ont créé au fil du temps, qu'il s'agisse de systèmes de croyance ou d'œuvres d'art et les expressions qui ont été faites à propos de la culture.
[00:03:45:12] Il s'agit donc d'un domaine distinct de celui des sciences sociales, par exemple, qui étudie les modèles de comportement humain dans le cadre des sciences humaines. Le domaine des sciences humaines de la santé est assez vaste et les disciplines des sciences humaines abordent la santé et la maladie comme faisant partie de la condition humaine. Il s'agit d'une façon très utile d'envisager la santé et la maladie. Nous sommes entré.e.s dans une ère de pandémie, c’est du moins ce qu’a déclaré Anthony Fauci et d’autres virologues et épidémiologistes de haut niveau. Au lieu de considérer la pandémie comme quelque chose de perturbateur, puis nous revenons à la normale, c'est plus intéressant et plus utile de penser que cela fait partie de notre trajectoire normale.
[00:04:35:03] Et bien sûr, les historien.ne.s le disent depuis un certain temps, que nous avons tendance à oublier très vite les crises dans ce désir de retour à la normale. Cependant, cela ne nous sert pas à grand-chose, parce qu’oublier ne nous permet pas d'apprendre, de tirer des leçons du passé. Nous sommes mieux préparé.e.s lorsque nous tirons les leçons de nos expériences passées. Et les sciences humaines nous donnent des outils uniques pour y parvenir. Dans ce rapport, nous affirmons que les disciplines des sciences humaines sont souvent sous-utilisées dans l'élaboration des politiques de santé et encore plus dans la recherche et la mise en œuvre des technologies de la santé, même si ces outils sont très utiles.
[00:05:20:04] Si vous me permettez de dire quelques mots sur ce que sont ces sciences humaines auxquelles je fais sans cesse références, il s’agit tout d’abord de perspectives historiques. Les sciences humaines s'appuient en grande partie sur l'étude du passé. Et bien sûr, notre histoire informe notre contexte social et culturel actuel. Le contexte actuel dans lequel la science et la technologie existe et où il évolue. Et ces perspectives historiques pourraient être mieux mobilisées pour aider à comprendre les forces qui façonnent les perceptions, préoccupations et hypothèses contemporaines concernant les nouvelles questions politiques ou les nouvelles technologies.
[00:06:02:08] Il s'agit donc d'un point de vue historique dans le domaine de la philosophie, les philosophes de la santé font ce que font les philosophes, soit examiner nos hypothèses ou déductions, les concepts que nous utilisons lorsque nous communiquons, et que ce sont ces éléments qui influencent la santé, la pratique et la politique. Ce faisant, nous découvrons parfois des incohérences, un usage problématique, et nous pouvons souvent remettre en question ces façons de faire, ces sortes de modes de pensée communs ou des façons communes de parler des choses et introduire de nouvelles façons de penser et d’aborder les questions qui affectent la politique.
[00:06:40:18] Il y a aussi, bien sûr, l'analyse éthique. Et nous tirons aussi - c'est juste de l'histoire et de la philosophie. Nous nous inspirons de la littérature, du cinéma, de la religion et des langues qui, nous le savons, sont des ressources précieuses pour améliorer l’efficacité et l’inclusivité des politiques. Il peut également améliorer notre éducation, notre sensibilisation, nos communications sur la santé publique, car les sciences humaines sont concernées par ces appels, ces outils permettent de décoder les significations culturelles, donner un sens aux expressions culturelles idiomatiques, le sens des mots et des images, l'analyse de la rhétorique. Grâce à ces outils, il est possible de développer un message beaucoup plus nuancé.
[00:07:25:20] Et le dernier élément qu'offrent les sciences humaines est des archives incroyables d'informations et d'expériences. Mais je laisserai ma collègue, Erika Dyck, pour parler plus des archives.
[00:07:44:09] Cynthia Milton : Merci beaucoup, Maya. C'est donc Erika Dyck qui prendra la parole. Erika est professeure et titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en histoire de la santé et de la justice sociale à l’Université de Saskatchewan. Merci, Erika.
[00:08:03:21] Erika Dyck : Merci, Cynthia. Et si vous voulez bien me donner un moment, je vais partager mon écran avec vous, et vous montrer quelques diapositives. Je viens du territoire du traité n°6, dans les Terres des Métis, à l’Université de Saskatchewan à Saskatoon. Je suis très heureuse de participer à cette conversation et d'avoir eu l’occasion de travailler avec Maya et les autres pour ce rapport. Et je vais également reconnaître mon collaborateur et ami Nazeem Muhajarine. Je lui ai pas encore dit qu’on était amis, mais j'espère qu'après avoir travaillé sur ça, c'est l'un des avantages de travailler à travers ces projets de collaboration qui mettent réellement la communauté en lumière, car nous reconnaissons assez rapidement que nous sommes tous dans le même bateau à travers les disciplines et les différentes façons dont nous avons vécu la pandémie et comment nous voulons nous en souvenir.
[00:08:57:06] Ainsi, mon rôle et l'une des contributions que nous avons apportées au rapport et ce que je vais partager brièvement avec vous aujourd'hui, c'est une partie du travail que nous menions en Saskatchewan qui était financée en collaboration par le CRSH [...] la Fondation de recherche en sciences humaines et l'IRSC, les Instituts de recherche en santé du Canada. Ensemble, nous avons constitué une sorte d'équipe interdisciplinaire de chercheur.euse.s et de très nombreux.euses partenaires communautaires pour essayer de faire le point sur cette leçon que Maya nous a déjà indiquée la crainte d'oublier la pandémie ou d'oublier les leçons que nous en tirons.
[00:09:30:02] Nous avons donc mis à profit nos compétences historiques pour mettre en place une sorte d’architecture de ce projet, et je vais passer brièvement en revue quelques idées. Pour plus de détails, vous pouvez bien sûr consulter le site web ici, que nous avons appelé « Remember, Rebuild Saskatchewan. » Il ne s'agit donc pas seulement de faire le point sur les expériences vécues, mais aussi de rechercher des moyens d'améliorer la prestation des services de santé publique ainsi que les infrastructures communautaires. Nos objectives sont vastes et s'appuient sur certains de ces éléments, les approches des sciences humaines pour réfléchir à la manière dont nous pourrions structurer cette recherche.
[00:10:01:07] Nous nous sommes appuyés sur des études qualitatives, et cette partie a été en grande partie à travers des entretiens, mais aussi par des recherches quantitatives que nous avons menées à travers un partenariat avec l'Association Canadienne pour la santé mentale par exemple, et Nazeem en parlera un peu plus en détail dans sa section. Nous avons ensuite établi des partenariats communautaires et nous venons de sortir d'une réunion quelques minutes avant de rejoindre le wébinaire, l'une des questions à retenir et sur laquelle je souhaite vraiment insister et je pense que les sciences humaines ont beaucoup à nous apporter, c'est de réfléchir à la confiance impliquée dans la réflexion sur les décisions en matière de santé et les applications de santé qui découlent de ces politiques en travaillant avec les communautés durant ces dernières années.
[00:10:40:16] Et lorsque nous réfléchissons aux leçons à tirer pour l'avenir, à la confiance et à l'évaluation des risques est devenue très importante et comment, en tant que chercheur.euse.s en sciences humaines, on peut commencer à les décortiquer ou à les décoder est devenu un outil très utile. Et bien sûr, en travaillant ensemble, nous pouvons également contribuer à la défense des intérêts politiques et il s'avère que nous avons des compétences en matière d'écriture dans les sciences humaines qui peuvent être utiles, en particulier, nous avons collaboré avec les prestataires des services de première ligne qui ont certainement de bonnes compétences d’écriture mais moins de temps. En cours de route, nous avons rencontré ou découvert d'autres partenaires. Je me contenterai donc de citer quelques-uns, « Archives Unleashed, » qui nous a permis de faire le point sur le virage numérique dans la manière dont la communication a été à l’affiche durant la pandémie.
[00:11:27:12] J'en donnerai un exemple concret dans un instant. Nous avons également établi un partenariat avec « Covid in the House of Old », qui était une série d'expositions muséales qui a voyagé à travers le Canada, attirant l’attention aux soins de longue durée, et souvent une partie de la résilience des personnes vivant dans ces espaces, et pas seulement quelques histoires tragiques, bien que ces dernières soient également très présentes. Voici deux exemples rapides du travail qui en découle et qui s'appuie sur les perspectives des sciences humaines. Cela ne ressemble pas à une représentation typique des sciences humaines, mais c'est quelque chose que j'ai vraiment envie de partager parce que je ne l'ai pas fait.
[00:12:00:23] Je suis la porte-parole de ce brillant travail d’un doctorant qui a téléchargé Twitter pendant la pandémie. Je crois qu'en fin de compte, il a passé au crible et téléchargé ce qu’on pense être des tweets qui viennent de Saskatchewan. Pour autant que l'on puisse dire, vous pouvez voir le long du côté ici, si vous êtes familier.ère avec la politique de Saskatchewan, il y a des personnages politiques clés sur cette liste. Ce qu'il a fait, en revanche, c'est essayer de mesurer comment les conversations sur Twitter ont façonné les réactions aux politiques.
[00:12:30:23] Il s'agit donc d'histoire numérique ou d'humanités numériques à l'œuvre. Voici un exemple rapide de notre point de départ pour voir des analyses très fines qui sont vraiment utiles dans la manière dont nous évaluons la manière dont les décisions ont été prises. Sur la gauche, vous verrez les tweets de notre Premier ministre Scott Moe, qui a peut-être plus d'abonnées parce qu'il est Premier ministre. Ce que vous voyez ici sur votre écran, ce sont les réactions à ses tweets. Ce que vous voyez à droite, c'est le chef de l'opposition ou le chef du NPD à l'époque, Ryan Meili, lui-même médecin.
[00:13:03:21] Et vous pouvez voir qu'il y a eu très peu d'engagement avec le chef de l'opposition. Il est utile de comprendre cela lorsque nous réfléchissons à la mesure de l’impact de ces stratégies de communications. Et vous vous interrogez peut-être sur ce pic du côté de Scott Moe. Il s'agit du convoi qui s'est rendu à Ottawa, c'est à peu près au moment du convoi. Ce type de travail sur les humanités numériques nous permet donc de procéder maintenant à des analyses plus fines ou nous concentrer sur les domaines de la pandémie pour désagréger la chronologie.
[00:13:34:13] Et enfin, je vais vous montrer un exemple rapide, et peut-être que cela passera pendant que je parle. Nous avons également mis en place un mémorial numérique qui a tenté de contrer certaines informations quantitatives qui venait vers nous durant la pandémie sur le nombre de personnes ou de dossiers et sur les taux de mortalité. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur des informations publiques et nous avons également eu un portail ouvert où les gens pouvaient donner des informations.
[00:14:01:05] Il s'agit juste d'une série de captures d'écran pour vous permettre de voir la façon dont ce mémorial numérique permet d'attirer l'attention sur certaines vies perdues au cours de la pandémie qui nous permettent d'accéder à certaines des histoires et la diversité des vies perdues. On reconnait aussi que de nombreuses personnes n'utilisent plus les notices nécrologiques, ce qui est une autre conclusion de ce projet. Mais il faut dire que certaines de nos stratégies, de nos perspectives pour saisir cette histoire est d'attirer l'attention sur les individus, les talents, les compétences, les souvenirs perdus à cause de la pandémie. Enfin, je tiens à remercier l'équipe, qui dispose de notre équipe de base qui a travaillé sans relâche à la constitution de nos archives COVID et notre site « Build Back Better » et les réunions communautaires en cours que nous avons alors que nous essayons de formuler des recommandations de politique générale et aussi continuer d’établir des relations de confiance avec nos partenaires communautaires.
[00:14:59:19] Je pense que je vais m'arrêter là, si ce n'est pour donner un aperçu de certains types d'organisations communautaires avec lesquelles nous avons travaillé. Cette liste n'est pas exhaustive, mais elle vous donne une idée de [...], développement de vaccins, mais aussi un certain nombre de syndicats et les prestataires de services de première ligne, qu'il s'agisse de soins de longue durée, les banques alimentaires, l'Armée du Salut et les services de logement. Alors que nous essayons d'évaluer l'impact de la pandémie sur ces prestataires de services. Merci.
[00:15:31:11] Cynthia Milton : Merci, Erika.
[00:15:32:11] Erika Dyck : Je continue de partager car Nazeem est le suivant et j’ai ses diapositives.
[00:15:35:10] Cynthia Milton : Ok, merci pour le support technique aussi. Je suis ravie d’inviter Nazeem Muhajarine à prendre la parole. Il est professeur et épidémiologiste dans la communauté Santé et épidémiologie dans le Collège de Médecine de l’Université de Saskatchewan et directeur de l'unité de recherche sur la santé et l'évaluation de la population de la Saskatchewan. Merci.
[00:16:01:03] Nazeem Muhajarine : Merci beaucoup pour cette introduction. Et Erika, merci beaucoup d’avoir mis tout ça en place. Je vous rejoins aussi de Saskatoon, le territoire visé par le traité n°6 et les terres des Autochtones. Et je suis un immigrant dans ce pays, j'ai donc immigré du Sri Lanka. Ce que je vais faire c’est que je vais me concentrer sur l'un des deux volets du projet Remember Rebuild Saskatchewan qu’Erika nous a introduit. Le volet sur lequel je vais me concentrer est le programme « Build Back Better » que je dirige.
[00:16:42:16] Ce projet vise à comprendre l'impact social au sens large et plus particulièrement la santé mentale, la toxicomanie, l'insécurité du logement et l'insécurité alimentaire associées à la qualité. Le projet « Build Back Better » est souvent appelé projet « nos données de santé » entre nous parce que nous avons mis en place d'enquête auprès de la population des adultes de Saskatchewan à la fin de l'année 2022, et nous avons dû utiliser ces données quantitatives pour effectuer une analyse complexe pour analyser les quatre résultats que j'ai mentionnés. « Build Back Better » est en effet un projet qui a recueilli des histoires de la part de ceux qui fournissent les services et de ceux qui les reçoivent dans les communautés de la Saskatchewan et la façon dont elles ont géré la pandémie.
[00:17:29:07] Les chiffres et les histoires du projet « Build Back Better » ont été utilisés par les organisations communautaires, par les autorités sanitaires pour mesurer l'impact total pas seulement sur les résultats et les décès COVID, mais l'impact total de la pandémie, et d'envisager l'allocation des ressources et les décisions relatives à la mise en œuvre du programme pour l'avenir. Diapositive suivante. Dans le peu de temps qui m'est imparti, je vais donc me concentrer sur un seul rapport, juste un rapport du projet « Build Back Better. » Ça s’intitule « Leçons tirées de la pandémie. »
[00:18:03:18] Comme Erika l’a mentionné, quelques minutes avant ce wébinaire, nous venons d'arriver d'un forum communautaire et de très bonnes et riches discussions. La genèse de ce rapport a eu lieu lors de l'une de ces dans le cadre d'une réunion avec nos partenaires communautaires. Un directeur exécutif s'est interrogé sur les leçons à tirer de la manière dont les organisations communautaires ont pivoté et ont fourni des services aux clients au pic de la pandémie, les services ont été fournis de manière créative non seulement en Saskatchewan, mais dans tout le Canada, voire dans le monde entier.
[00:18:42:09] Ce directeur exécutif se demandait quels étaient, les moyens utilisés par les organisations de services pour modifier leurs activités allaient rester inchangées à l’avenir. Que préserverions-nous? À quoi nous raccrocherions-nous, que nous considérerions comme la meilleure façon de faire les choses? Quelles sont les innovations qui resteront et quelles sont celles qui reviendront à la façon de faire d'avant la pandémie? Diapositive suivante.
[00:19:08:07] Inspirés par nos partenaires communautaires, [...] nous avons entrepris de répondre à ces trois questions dans le rapport, et je ne le lirai pas, car c’est très simple. Diapositive suivante. Ce rapport, toutes les 35 pages, contient des informations utiles, en particulier pour ceux qui travaillent avec des personnes ayant besoin de services et de soutien. J'espère que vous pouvez voir cela sur votre écran. Sur mon écran, c’est un peu flou. Ce rapport est rempli de citations et pour des raisons de temps, je ne peux pas les partager avec vous, mais je vais aller droit au but avec cette diapositive.
[00:19:54:10] Cette enquête particulière a permis de dégager trois thèmes de conclusions intitulées innovation en haut à gauche, approches et navigation. Prenons un seul ensemble de résultats présentés ici, « Approches en matière de prestation de services. » Voici comment les prestataires de services ont changé leur façon de fournir des services pendant la pandémie. Ce faisant, ils ont maintenu la prestation de services et optimisé la santé et le bien-être des personnes. L'accent mis sur les services centrés sur la personne, rencontrez les gens où ils sont, et c'est le seul moyen de rencontrer des gens et se concentrer sur la santé et la sécurité psychologiques, pas seulement la santé physique et l'infection, mais aussi les services coordonnés dans le cadre d'un continuum de soins, mais aussi la variation et la prévention.
[00:20:44:03] Diapositive suivante, s’il te plaît. Les résultats présentés dans ce rapport illustrent cette expérience, la capacité d'adaptation et la résilience dont font preuve les prestataires de services et les personnes qui ont accès aux services pendant la pandémie. Ils ont également mis en évidence les lacunes de nos systèmes existants d'offrir collectivement des services aux membres de la communauté. Ces informations permettent de tirer des leçons inestimables pour améliorer l'équité et la durabilité des systèmes de prestation de services. Diapositive suivante, s’il te plaît. Je terminerai donc par cette diapositive et quelques réflexions.
[00:21:18:06] Il s'agit d'un processus continu, vous savez, une sorte de travail en cours. Sur la gauche, je suggère certains des avantages de réintégrer les sciences humaines dans la recherche sur la santé, comme nous l'avons fait dans le cadre de ce projet. Les questions de recherche ont une valeur partielle claire. En fait, la question a commencé avec nos partenaires communautaires. Par exemple, les méthodes sont davantage centrées sur l'humain, non seulement le service, qui sont assez standard, mais aussi parler aux gens, écouter leurs histoires et les raconter. La participation de la communauté est solide. Et sur la droite, quelques défis ou obstacles suggérés que nous devons prendre en compte lorsque nous abordons le retour des sciences humaines dans le domaine de la santé. Nous pourrons donc peut-être approfondir ce point un peu plus tard dans les Q&R. Merci.
[00:22:16:07] Cynthia Milton : Merci beaucoup Nazeem. Nous invitons maintenant Nathan Nickel à faire sa présentation. Nathan est le directeur du Centre de politique sanitaire du Manitoba professeur agrégé en sciences de la santé communautaire à l’Université de Manitoba. Il est scientifique à l'Institut de recherche de l'hôpital pour enfants du Manitoba et le rédacteur en chef adjoint de l'International Breastfeeding Journal. Merci beaucoup, Nathan.
[00:22:44:16] Nathan Nickel : Merci. Diapositive suivante. Je tiens tout d'abord à souligner que je viens aujourd'hui le territoire du traité n°1 les terres des peuples Anishinaabe, Cree, Oji-Cree, Dakota et Dene. C'est aussi la Terre des Red River Métis Nation. Juste par positionnement personnel, je suis un nouvel arrivant au Canada, j’ai déménagé ici il y a près de 10 ans et je suis originaire du sud de la Californie et j'ai des origines latino-américaines. Diapositive suivante, s’il vous plaît.
[00:23:22:02] Je vais vous parler un peu de certains travaux en partenariat avec la Fédération des Métis du Manitoba et le Centre de Manitoba pour la politique de santé. L'examen de certains des résultats liés au déploiement des vaccins et des vaccins COVID ici au Manitoba, et commencer à tracer les grandes lignes de ses futures explorations avec les membres de la communauté. Donc pour commencer - diapositive suivante - le Centre de Manitoba pour la politique de la santé organise - je m’excuse, notre projet était dirigé par une équipe comprenant le ministre de la Santé de la Fédération des Métis du Manitoba, Chartrand. La directrice de la santé [...] Kloss, moi-même et Dr. Michelle Dreidger qui est une chercheuse Métisse.
[00:24:18:01] Nous avons donc commencé par comprendre que les expériences du Manitoba ont vraiment été façonnées par les interactions historiques avec le gouvernement canadien, avec le gouvernement provincial, et que ces interactions passées vont façonner ce qui s'est passé lorsque les vaccins ont été déployées ici au Manitoba. Diapositive suivante. Voici donc, dans l'ordre, pour la première partie de notre projet, nous voulions comprendre quels étaient certains des schémas d’utilisation des vaccins pour tout un niveau de la population.
[00:24:58:17] Nous avons exploité les données du Dépôt de données pour la recherche sur la population du Manitoba au Centre du Manitoba pour la politique de la santé. Et il s'agit d'une collection d’informations sur la quasi-totalité des personnes qui vivent à Manitoba, qui documente tous leurs contacts avec le système de santé. C'est ainsi que nous avons pu accéder au dépôt d'archives et trouver tous les enregistrements des vaccins COVID qui ont été administrés aux citoyen.ne.s Métis et ceux de la Fédération Métis de Manitoba, et l'associer à d'autres informations relatives à des déterminants sociaux, et structurels afin de comprendre non seulement les tendances de la pandémie en termes d'infections par le virus COVID, mais aussi comprendre l'adoption du vaccin au niveau de la population. Diapositive suivante, s’il vous plaît.
[00:25:54:21] Ce que nous avons fait, c'est examiner ce qui se passait avec le déploiement des vaccins dès qu'ils étaient disponibles ici au Manitoba, les citoyen.ne.s Métis n’étaient pas prioritaires au départ lorsque la première dose du vaccin était disponible. En examinant les données, nous avons constaté qu'en moyenne les citoyen.ne.s Métis se faisaient vacciner à peu près un jour après le reste de la population du Manitoba. À la fin du mois de mai, au début de l'été lors du déploiement initial des vaccins, à ce moment-là, le gouvernement provincial a donné la priorité aux citoyen.ne.s Métis de se faire vacciner avant le reste de la province.
[00:26:44:04] Et une fois que cette action prioritaire a été mise en place, on est passé des vaccins qui prenaient un jour de retard - ce qui a été le cas lors de la première dose - aux citoyen.ne.s Métis, se faisant vacciner environ 1 jour à 1 jour et demi plus tôt que leurs homologues. Cette enquête a porté sur des éléments tels que : est-ce que ça variait avec l’âge? Est-ce que ça variait en fonction d’où les gens vivaient dans la province? Différents états de santé? Et nous l'avons toujours constaté qu’en donnant la priorité aux citoyen.ne.s Métis, ils/elles ont pu être vacciné.e.s plus tôt. Suivant, s’il vous plaît.
[00:27:26:24] Mais l'une des choses qui est ressortie pendant la phase quantitative, il y a eu quelques modèles intéressants qui nous ont donné envie d’approfondir un peu la question de savoir quelles étaient certaines des expériences de la communauté lors de la distribution des vaccins? Nous nous sommes donc engagé.e.s dans quelques une consultation préliminaire de la communauté et des entretiens avec des informateurs clés. Et ce que nous avons entendu, pour revenir à ce qu'Erika a mentionné, c’est qu'il existait une réelle méfiance au sein des communautés pour le déploiement initial des vaccins par le gouvernement provincial. Et cette méfiance est en partie due aux messages confus qui ont été diffusés pendant la pandémie de la part du gouvernement provincial.
[00:28:14:05] Une partie de la méfiance est due à l'incohérence des messages diffusés. À la suite de certaines de ces histoires, que nous commencions à entendre de la part de citoyen.ne.s Métis, l'équipe s'est rendue sur place et a obtenu un financement supplémentaire, auquel nous venons d'avoir accès pour commencer à examiner quelles ont été les conséquences du racisme systémique et structurel qui imprègne le Manitoba en ce qui concerne les citoyen.ne.s Métis? La phase suivante est donc en cours, où nous nous engageons dans des dialogues communautaires afin de comprendre les interactions historiques avec le système de santé ici au Manitoba et si et comment ils influencent l’accès aux vaccins durant la pandémie.
[00:29:07:04] Nous réalisons également un volet quantitatif afin de comprendre, ce qui se serait passé si ces systèmes de racisme systémique et structurel n'existait pas au Manitoba ou combien de tort aurait été évité en l'absence de ce racisme systémique et structurel. Il s'agit donc d'un mélange, d'une compréhension de la culture et des interactions avec le système, avec des méthodes quantitatives afin d'obtenir une compréhension holistique de l'expérience des citoyens face à la pandémie. Ce travail est également mené par le ministre Chartrand, la directeur Kloss, la Dr. Dreidger et moi-même. Diapositive suivante. Ce qui m'amène à la fin, et je passerai la parole aux autres intervenant.e.s.
[00:30:00:04] Cynthia Milton : Merci beaucoup Nathan. Notre dernier intervenant est le Dr. Sean Bagshaw. Sean est Professeur et Chaire du Département de la médecine des soins intensifs à la faculté de médecine et de dentisterie de l'Université d'Alberta. Merci, Sean.
[00:30:19:23] Sean Bagshaw : Merci Cynthia. C'est un plaisir d'être ici. Tout d'abord, je tiens à souligner que je viens également du territoire du traité n°6 et les Terres des Métis. Je voudrais remercier les Drs. Jones et Wright pour m’avoir invité afin de contribuer à ce wébinaire et à mes collègues, Drs. Dyck et Goldenberg que nous avons entendu aujourd'hui et Dr. [...] qui n’a pas pu se joindre à nous, mais aussi à la Société Royale du Canada, de permettre de mettre l’accent sur l’importance des sciences humaines dans le contexte de la pandémie de COVID 19.
[00:30:53:02] De par ma formation, je suis médecin en soins intensifs, je suis un clinicien scientifique. Et je dirais que je ne suis pas nécessairement un expert en sciences humaines que ça concerne les pandémies ou d'autres questions de santé publique. Je pense que ma contribution à ce webinaire se fait sous l'angle du chevet du malade et [...] pendant la pandémie. C'est dans ce contexte que j'espérais pouvoir faire quelques commentaires. Vous savez, pendant la pandémie si je ne travaillais pas au chevet des malades, j'étais souvent séquestré à la maison et j'ai eu l'occasion de lire et de relire sur les pandémies précédentes.
[00:31:28:21] L'un des livres les plus remarquables que j'ai lus est « The Great Influenza » de John Barry, qui, j'en suis sûr, est connu de plusieurs. Mais ce qui était étonnant, c'était de lire le récit historique dans ce livre qui s'est produite pendant la pandémie de grippe de 1918 – 1919 qui aurait très bien pu être superposé à ce que nous avons vu et ce qui se passait en 2020 et 2022. Et je pense que cela illustre bien le point de Maya lors de sa présentation, autour d'une perspective historique et peut-être la non-utilisation des sciences humaines, ne pas les avoir utilisés pour apprendre est une occasion manquée. Je pense donc que nous avons été témoins, nous avons assisté à la mise en œuvre généralisée de mesures de santé publique.
[00:32:08:20] Bien sûr, l'éloignement physique, les masques, et il y avait un impact sur les libertés civiles. Nous avons assisté à des manifestations publiques à travers ces mesures de santé publique. Nous avons assisté à une manifestation antiscience et les commentaires sur l'hésitation vaccinale et l'anti-vaccination. Nous avons également été témoins de défis dans la clarté des messages de santé publique, et qui semble propager une désinformation généralisée d'interventions non prouvées et discréditées.
[00:32:36:18] Et je peux témoigner du nombre de fois où l'on m'a demandé, de membres de la famille de patients gravement malades sur les raisons pour lesquelles ils n'ont pas reçu d’hydroxychloroquine ou pourquoi ils ne recevaient pas d'ivermectine. Et certains se sont énervés, étaient vraiment émotionnels et se sont mis en colère. Et cela a semblé propager une certaine méfiance dans une certaine mesure. Je pense qu'il y a des différences importantes entre ce que nous avons vécu durant les dernières années et les pandémies précédentes, notamment celle de 1918, pas tellement les pandémies H1N1 ou SRAS mais qui sont vraiment importantes pour nous Il est important d'insister sur les points suivants, en particulier, vous savez, de mon point de vue sur la première ligne.
[00:33:16:16] Et il pourrait s'agir d'enseignements très importants que l'on peut archiver, mais ensuite pour avancer, et certains d'entre eux, pas tous je pense, mais certains d'entre eux ont eu des conséquences négatives réelles que nous ne devrions pas reléguer au rang de souvenir lointain. Il y a donc des points positifs, à aucun moment de l'histoire avons-nous pu identifier si rapidement un agent pathogène responsable d’une pandémie, même s'il s'agit d'une nouveauté. Mais nous avons vu, parallèlement à cela la mobilisation rapide des essais cliniques et des données probantes en matière de santé. C’est sans précédent.
[00:33:49:11] Et dans une certaine mesure, même si cela peut être considéré comme une réussite, je pense qu'une grande partie du public n'était pas préparée à comment la science a évolué dans le contexte de cette pandémie. Nous disposons aujourd'hui de progrès bien plus importants dans la manière dont nous pouvons soutenir les patients souffrant d'une maladie aiguë ou d'une maladie grave des soins de soutien simples comme l'oxygénothérapie, des interventions spécifiques telles que des antibiotiques pour traiter les infections bactériennes. Et si vous pensez à 1918, vous savez, tant de personnes sont mortes au cours de cette pandémie en partie parce qu'ils ont contracté des infections bactériennes secondaires. Nous n'avions pas d'antibiotiques à l'époque, mais aussi l'avènement des soins intensifs est né de la pandémie de polio dans les années 1950.
[00:34:27:21] Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que nous disposons actuellement de ventilateurs mécaniques pour sauver des personnes souffrant d'une insuffisance respiratoire grave. Il y a des différences par rapport aux pandémies précédentes, qui remontent à très longtemps. Nous avons assisté à une mise en œuvre généralisée pendant cette pandémie de politique de restriction des visites, à la fois dans les établissements de soins aigus et de soins de longue durée. Et ces politiques, bien que mises en œuvre avec les meilleures intentions du monde, étant donné que nous étions confrontés à un nouvel agent pathogène et une menace existentielle potentielle, pour être honnête, ils ont probablement eu de profonds effets négatifs en rétrospective, certainement pour les patients gravement malades, ce que j'ai vu et ce que les autres membres du personnel de soins intensifs ont vu assez régulièrement que les patients étaient isolés de leurs familles, de leurs proches, du personnel médical dans une certaine mesure, car nous étions sous gants et des masques, ainsi que des blouses dans les chambres d'isolement.
[00:35:22:15] C'était un véritable défi. Mais je dirais que même parmi les populations plus âgées et plus vulnérables dans le domaine des soins de longue durée, cela a toujours été un énorme défi. Et je pense que cela a contribué à aggraver les effets négatifs de l'exclusion sociale et l'isolement social, que nous savons, peuvent être terribles pour les patients âgés. Nous avons constaté des taux élevés d'épuisement professionnel et je pense que les implications à long terme, les effets de ce changement sur le personnel des services de soins aigus et intensifs se font encore sentir. Peut-être que certains travailleurs du secteur de la santé pensaient partir à la retraite mais ont continué par sens du devoir et sont repartis une fois que les choses se sont un peu calmées.
[00:36:01:17] Mais je pense aussi que dans le même temps, nous avons moins [de travailleur.euse.s] susceptibles d'entrer sur le marché du travail. Nous sommes donc confrontés à une crise de la main-d'œuvre dans le domaine des soins intensifs, mais aussi, je pense, dans les soins à tous les niveaux. Et je me demande si cette situation n'est pas exacerbée par les des protestations publiques parfois déconcertantes, mais très en colère que nous avons vu contre le confinement, contre les hôpitaux publics, contre les vaccins aux portes des hôpitaux les établissements des soins graves, vous savez, les travailleurs dans ces établissements étaient si éloignés de la politique relative à ce type d'interventions en matière de santé. Je me demande donc s'il y a une interaction entre les deux. Je pense que nous avons également vu de manière importante comment la désinformation a eu une portée beaucoup plus grande grâce aux plateformes de médias sociaux.
[00:36:47:05] Je pense que le Dr. Dyck y a fait allusion. Vous pensez aux sciences humaines digitales qui évaluent certaines réponses de la santé publique aux interventions de santé publique. Mais ces plateformes de médias sociaux peuvent algorithmiquement renforcer les mythes ou la méfiance à l'égard de la santé publique, des points de vue anti-scientifiques et certainement d'autres émotions. Et, vous savez, la dernière chose que j'ajouterai, c'est que le public, à mon avis, a manifestement eu des difficultés à comprendre qui fournissait en temps utile des informations crédibles en matière de santé publique. Mais il y avait aussi une réelle difficulté à comprendre comment la découverte scientifique, la production de nouvelles preuves et la manière dont ces preuves ont été intégrées dans des mises à jour mieux informées afin de recommander la manière dont nous traitons les patients ou dont nous prévenons le COVID, etc., chez les patients à haut risque s'est produite si rapidement, mais jamais auparavant dans l'histoire.
[00:37:43:13] Et je pense que cela met en évidence, encore une fois, peut-être un peu de ce que le Dr. Nickel a dit dans sa description du déploiement du vaccin parmi les citoyen.ne.s Métis du Manitoba, cela aurait pu être l'une des choses que nous devions prendre en compte et dont nous devions tirer les leçons. Ce ne sont là que quelques réflexions que j’avais. J'espère donc que nous pourrons apporter des précisions à ce sujet au cours de la discussion. Merci.
[00:38:04:05] Cynthia Milton : Merci beaucoup Sean. Merci à tou.te.s les intervenant.e.s et pour votre travail sur cette note d'information politique et les perspectives que vous avez apportées à l'importance d'intégrer les sciences humaines à la recherche en matière de santé. Nous allons maintenant passer à une période de questions et réponses et j'invite les gens à déposer leurs Q&R dans la boîte prévue à cet effet qui est à votre disposition. Mais en attendant, j'aimerais commencer par une question. Je suis moi-même historienne et je n'ai donc pas besoin d'être convaincue de l’importance des sciences humaines. Je travaille à l'université de Victoria en recherche.
[00:38:54:15] L'une des choses que j'ai remarquées, et je pense que plusieurs d'entre nous, dans le domaine des sciences humaines, l'ont remarqué, est que nous vivons une période étrange. Nous comprenons donc. Je pense que vous avez tou.te.s été très clair.e.s à ce sujet dans vos présentations, la nécessité pour les sciences humaines de nous aider à relever ces défis urgents. Nous sommes donc dans l'ère de la pandémie, nous avons une crise des opioïdes plus prononcée, qui, espérons-le, sera de plus courte durée. Nous sommes préoccupés par la santé de la planète.
[00:39:24:21] Il s'agit donc de questions extrêmement difficiles auxquelles nous sommes confrontés. Mais nous sommes également dans une période de baisse des inscriptions dans les sciences humaines, de la diminution des facultés de sciences humaines et des types de cours proposés. Et d'une manière générale, je crains que les sciences humaines ne soient dévalorisées et sous-estimées. Je pense donc que la séance d'information politique que vous avez effectuée et cette présentation aussi, font partie de la manière dont nous remettons les sciences humaines à l'honneur. Mais quelles sont les autres mesures que nous pouvons prendre pour remettre les sciences humaines à l'honneur? Comment obtenir l'adhésion sociale, l'adhésion politique pour les sciences humaines? Dans mes rêves, j'imaginerais que nous puissions avoir un conseiller scientifique en chef qui soit un conseiller en sciences humaines en chef. Mais quelles sont les autres choses que nous pourrions et devrions faire? Nazeem je vois votre main [...]
[00:40:30:18] Nazeem Muhajarine : Merci, je pense que je vais vous faire part de quelques réflexions très rapidement. Vous savez, je pense que, tout d'abord, les historien.ne.s et tous ceux qui travaillent dans les sciences humaines quand ils travaillent sur des projets, qui sont interdisciplinaires, comme la nôtre en Saskatchewan, vous devez vous identifier en tant qu'historien.ne, vous savez? Et je pense qu'il est très important de garder cette identité intacte et ce que vous apportez à la table, la contribution, vous savez, je pense qu'il ne faut pas les mélanger, il ne devrait pas être invisible. Je veux dire, vous savez, peut-être que c'est juste évident, [...] l'autre chose que nous devons faire, c'est former les jeunes chercheur.euse.s, les étudiant.e.s de troisième cycle en sciences humaines, dans un cadre interdisciplinaire.
[00:41:31:11] L'une des choses dont je n'ai pas eu l'occasion de parler très rapidement c’est que le/la gestionnaire de notre projet était un.e historien.ne, le/la responsable actuel de notre projet était spécialisé.e dans la pédagogie des adultes et l'aide à la communauté. Je pense que ce cadre disciplinaire doit être cultivé très tôt. Et je pense que nous devons faire valoir nos arguments auprès des financeurs, pour les mentors d'être, vous savez, de faire cela dans ce cadre interdisciplinaire. Nous devons donc les attraper lorsqu'ils sont jeunes et les développer à partir de là.
[00:42:14:20] Cynthia Milton : Merci Nazeem, Nathan?
[00:42:17:18] Nathan Nickel : Je pense qu’Erika avait la main levée avant moi.
[00:42:23:11] Erika Dyck : Merci Nathan. Ce n'est pas grave, je serais rapide. Vous savez, je pense que ce que nous avons vu durant la pandémie était que, et Sean en a parlé, il y avait de la bonne science et parfois ce n’était pas suffisant, les problèmes de communication étaient vraiment critiques.
[00:42:38:01] C'est une chose que nous avons également apprise dans le cadre de notre travail communautaire. Cette communication a été un élément clé. Et c'est l'une des compétences que nous avons, et aussi notre capacité à prendre du recul et à voir les choses sous un angle différent, et, vous le savez, tirer une perspective sur quelque chose qui est une crise. Vous savez, nous essayons de faire le point sur la crise, et mesurer les choses dans un contexte plus large. Et cela s'est avéré très utile. Et je pense que c'est quelque chose que nous pouvons mieux défendre nous-mêmes, je pense, en tant que chercheur.euse.s en sciences humaines. Mais je pense aussi, vous savez, qu'il y a peut-être des leçons à tirer au niveau des trois conseils, où nous reconnaissons la valeur des bourses d’études en sciences humaines comme intégrée dans ce type de projets interdisciplinaires. Et les mécanismes sont là, mais souvent les sciences humaines ne font pas partie de ces conversations.
[00:43:25:22] Cynthia Milton : Merci Erika. Nathan et puis Maya.
[00:43:29:13] Nathan Nickel : En plus des points intéressants qui viennent d’être soulevés, je pense qu'il y a également une opportunité historique, typiquement dans le cadre de la politique de santé, gouvernement ou politique ou autre, a tendance à s'adresser aux clinicien.ne.s et aux personnes plus positivistes et orientées vers le quantitatif. Et je pense qu'il y a une vraie responsabilité, comme je suis un chercheur quantitatif, une vraie responsabilité pour nous, en tant que chercheurs quantitatifs et cliniciens, afin de mettre en évidence les lacunes que notre travail possède et la nécessité pour les sciences humaines d'apporter une véritable contribution pour avoir de meilleures politiques.
[00:44:14:19] Je pense que nous avons la chance d’être des ambassadeur.trice.s et des allié.e.s avec nos collègues des sciences humaines et de mettre en évidence quand les sciences humaines sont absentes et qu'elles doivent être présentes à la table des négociations afin de nous permettre d'adopter les meilleures approches politiques et des solutions aux pandémies et aux problèmes de santé. Je pense donc qu'une partie de la responsabilité nous incombe également au sein de cet espace.
[00:44:43:11] Cynthia Milton : Merci Nathan. Maya.
[00:44:46:00] Maya Goldenberg : J'allais présenter un argument qui faisait en quelque sorte le pont, entre ce que Nathan et Erika ont dit, je pense qu'un plus grand nombre de sciences humaines est une bonne chose. Il s'agit donc d'écrire et de parler au public dans le domaine des sciences humaines, qu'il s'agisse d'exposés publics, d'écrits sur l'accès libre en ligne, de forums en ligne comme The Conversation et dans le travail que vous pouvez montrer ce qu'un.e chercheur.euse en sciences humaines peut apporter aux questions contemporaines.
[00:45:16:06] En même temps, il est difficile de le faire parce que les départements de sciences humaines sont réduits. Le message culturel selon lequel les STIM vont nous sauver existe depuis longtemps, et à cause de cela, les sciences humaines sont de plus en plus mises à l'écart. Et peut-être que certains chercheurs en sciences humaines font cela, en quelque sorte, ils se tournent vers l'intérieur, vers leurs propres intérêts mais des questions et des débats internes plutôt que de se tourner vers l’extérieur donc plus de sciences humaines publiques et tout comme les scientifiques sont encouragé.e.s à travailler davantage en contact avec le public, Les chercheur.euse.s en sciences humaines devraient faire de même pour se défendre, et, espérons-le, d'apporter plus de ressources à cette fin.
[00:46:02:03] Parce que je dirai, dans mon propre cadre professionnel, les sciences humaines sont soumises à tellement de fortes pressions que nous avons du mal à répondre à la demande. On ne peut pas. Nous avons, par exemple, sur mon campus, des étudiant.e.s de l'extérieur du Collège des Arts qui souhaitent suivre des cours de philosophie, Nous n'avons pas de sièges pour eux, nous devons donc faire valoir nos arguments. Mais nous avons également besoin d'aide pour réaliser le travail que nous aimerions faire.
[00:46:30:10] Cynthia Milton : Merci Maya, Sean?
[00:46:37:07] Sean Bagshaw : Je suis d'accord avec tous les commentaires qui ont été faits jusqu'à présent. Je pense, vous savez, que je vais peut-être ramener l'objectif à l'enseignement médical et peut-être qu'il y a une opportunité pour nous de réfléchir à la manière d'intégrer, vous savez, des exemples forts de la force et du pouvoir des sciences humaines dans l'enseignement médical. Vous savez, il existe un programme d'arts et de sciences humaines dans le programme de la santé et de la médecine à l'université d'Alberta, à la faculté de médecine et de dentisterie, dirigé par Pamela Brett-MacLean, qui est, je crois, titulaire d'un doctorat en philosophie.
[00:47:10:23] Mais cela implique un certain programme dans l'enseignement médical de premier cycle, mais je ne sais pas si sa mission est conforme à, disons, les recommandations de la note d'information, dans le sens où, il offre une opportunité pour les étudiant.e.s en médecine, apprenants résidents en médecine, de comprendre l'importante perspective historique de ce que les sciences humaines apportent à la compréhension de ces questions de santé publique, ces pandémies, vous savez sont un bon exemple, tout comme la crise des opiacés, la santé de la planète, etc.
[00:47:47:06] C'est donc un autre angle que je pense, nous pourrions probablement, vous savez, y accorder une certaine attention car il pourrait servir un objectif plus important.
[00:48:02:17] Cynthia Milton : Merci Sean. Nous allons donc passer à une autre question que j'ai, qui est de savoir comment donner la priorité à ces types de sciences collaboratives entre les sciences de la santé et les sciences humaines de la santé. Plusieurs d'entre vous ont parlé de différentes collaborations que l'on peut imaginer et que l'on peut faire. Et si nous devions les classer par ordre de priorité, comment pourrions-nous procéder? Par où devrions-nous commencer, ou mettre nos énergies à ce stade-là?
[00:48:34:18] Maya Goldenberg : C'est déjà le cas. Une grande partie du financement des trois conseils recherche des équipes interdisciplinaires. J'ai l'impression que ça a déjà changé, du moins dans ma discipline, qui est la philosophie, où ça a fait que les philosophes ont besoin de réfléchir davantage aux questions contemporaines parce que c'est là que se trouve le financement. L'étape suivante, bien sûr, consiste à faire de ces équipes interdisciplinaires, mais j'ai entendu cela de la part de nombreuses personnes qui ont fait partie de ces équipes, et j'y ai été aussi, c'est parfois quand on s’y retrouve, et nous ne savons pas comment le faire. Nous ne savons pas quoi faire une fois que nous y sommes.
[00:49:11:06] Il semble donc que nous ayons besoin d'un peu de formation sur comment intégrer réellement notre travail ensemble. Nous avons de nombreux exemples brillants comme le travail d'Erika et de Nazeem, où nous pouvons certainement apprendre à partir d'exemples, mais ce serait bien si nous avions plus de conseils sur la façon de le mettre en place pour qu'il réussisse.
[00:49:34:23] Cynthia Milton : Nazeem.
[00:49:36:07] Nazeem Muhajarine : C'est une question difficile, Cynthia. Je pense que Maya a raison, je pense que c'est déjà en cours, les nouvelles initiatives de financement en sont un bon exemple. Les trois conseils financent ensemble. Mais je pense qu'il faut un certain type de personnalité, Je pense, pour être tout à fait honnête, qu'il faut un certain type de personnalité chez le/la chercheur.euse, et les membres de la communauté pour travailler en quelque sorte dans le cadre de la discipline familiale, le domaine de la discipline d'origine, la discipline de base, notre domaine.
[00:50:12:15] Il faut beaucoup de patience et un degré de confiance très élevé, la confiance entre eux, entre collègues et entre les chercheur.euse.s universitaires et les membres de la communauté. Il est difficile de créer ces relations, les relations de confiance pendant que vous réalisez le projet. Mais, vous savez, je pense que ça doit être présente dans une certaine mesure, il doit y avoir une ouverture d'esprit. Cela [...] renvoie donc à la question de la formation, vous savez, la formation, qu'il s'agisse de l'enseignement médical ou des étudiant.e.s diplômé.e.s. Vous savez, je pense qu'il faut que nous envisagions une autre façon de former les futurs chercheur.euse.s et universitaires. Et, vous savez, je pense que c'est là que ça commence.
[00:51:01:00] Cynthia Milton : Merci Nazeem. Nathan?
[00:51:04:00] Nathan Nickel : Merci, Nazeem a en fait terminé là où j'avais l'esprit, juste autour de l'idée, de quel type de formation s'agit-il? Si je pense aux études supérieures, l'accent est vraiment mis sur vous en tant que chercheur.euse individuel.le indépendant.e, que ce soit dans le domaine des sciences humaines ou les sciences sociales, ou les sciences de la santé, et, et de faire cette transition en démontrant la capacité d'être un.e chercheur.euse indépendant.e ou de faire partie d'une équipe ce qui est, je pense, essentiel dans ce type de travail.
[00:51:37:09] Tout le monde n'est pas capable de s'y retrouver. Et mon esprit a commencé à réfléchir, faut-il en tenir compte? Comme s'il s'agissait d'une orientation intentionnelle qui doit être poursuivie, est-ce que cette capacité à travailler au sein d'une équipe doit être prise en considération même pendant la procédure d'admission? Ou, pendant que nous commençons à penser aux gens qui débutent dans une école secondaire? C'est donc la première chose qui m'est venue à l'esprit.
[00:52:06:22] Et deuxièmement, vous avez demandé quels types de partenariats ou quels types de travaux devraient être prioritaires dans cet espace. Et il y a un élément, je pense, qui est ressorti de notre conversation, autour de la compréhension de la culture dans le cadre des interactions avec le système de santé ou dans les interactions avec les messages et les politiques de la pandémie. Cela pourrait être très intéressant à d’abord poursuivre dans une perspective de recherche, mais peut également - comme nous comprenons la culture, comme dans le cas de l'ethnographie ou de la recherche anthropologique - peut nous aider à réfléchir à la manière de faire avancer certaines de ces politiques de manière plus efficace? C'était donc l'autre voie dans laquelle mon esprit s'engageait. Mais je suis d’accord avec Nazeem, c'était une question difficile et je suis encore en train d'y réfléchir.
[00:53:02:06] Cynthia Milton : Merci. Et Erika?
[00:53:02:17] Erika Dyck : Merci. Je m'inspire en quelque sorte de la communauté dans laquelle nous étions. Et je pense que l'une des choses que nous avons faite durant les 100 dernières années, nous sommes devenus très bons à enfermer nos disciplines dans leurs propres petites boîtes et nous devons presque désapprendre les cultures de ces disciplines afin de trouver des moyens de travailler ensemble parce que, fondamentalement, nous pensons différemment.
[00:53:26:02] Et c’est à la fois un atout et un défi lorsqu'il s'agit de mettre en place une structure de prise de décision. Vous savez, je veux que Sean soit décisif lorsque je viens le voir pour une urgence médicale et, je ne suis pas la personne que vous voulez venir voir. Comme je l'ai dit, vous savez, c'est compliqué et il y a beaucoup de perspectives nuancées à prendre en compte. Ces deux éléments ont de la valeur, mais ils ont un coût et interviennent à des moments différents.
[00:53:50:06] Il est donc difficile d'évaluer le type de priorité que vous donnez. Quand voulez-vous une perspective nuancée et, vous savez, une examination vraiment réfléchie, une recherche lente, peut-être même. Et quand voulez-vous une décision décisive - mais nous pourrions nous emporter plus tard - une décision décisive.
[00:54:06:11] Et je pense que nous avons besoin, vous savez, nous devons en quelque sorte mettre en place une infrastructure qui nous aide à réfléchir à la façon dont nous prenons des décisions en tant qu'équipe qui n'est pas privilégiée, qu'il s'agisse, vous savez, de la perspective scientifique qui a été privilégiée ou la perspective des sciences humaine qui a été privilégiée. Mais comment pouvons-nous commencer à envisager une collaboration fructueuse qui apprécient réellement les différentes cultures de pensée et de prise de décision qui entrent en jeu pour rendre nos disciplines riches et intéressantes?
[00:54:31:16] Cynthia Milton : En effet, merci Erika. Je vais laisser la dernière question à Julia Wright, de Dalhousie et vous pourrez répondre à la question. Julia, allez-y.
[00:54:43:05] Julia Wright : Merci. Merci à tou.te.s pour ce merveilleux panel. Il y a tant de choses auxquelles penser. Je me demandais, d'après mon expérience de travail interdisciplinaire, et dans les sciences humaines de l'océan ainsi que dans les sciences humaines de la santé, le plus grand défi est celui de la langue. Nous n'avons pas seulement des termes différents, nous avons aussi des méthodologies différentes, nous avons des manières différentes de rédaction et différentes notions de ce qui constitue un écrit persuasif.
[00:55:06:15] Il s'agit donc de barrières. Mais j'ai découvert que ce qui peut souvent nous faire franchir ces barrières, est un engagement éthique en faveur d'un objectif plus large, qu'il s'agisse d'éthique académique, améliorer la conversation, un objectif de politique publique. Et je me demande si vous avez des idées sur la façon dont ça peut contribuer à une conversation plus positive pour nous permettre de dépasser ce genre de divisions, vraiment superficielles à une époque où nous sommes confrontés à de tels défis éthiques à cause du désordre qui nous entoure sur le plan politique, social, etc. Je ne fais donc que lancer cette idée.
[00:55:47:10] Cynthia Milton : Merci Julia. Oui Erika?
[00:55:50:07] Erika Dyck : Juste pour dire ceci très rapidement et je vole cela aux membres de notre communauté de ce matin, Mais ils décrivent cela comme un ensemble réciproque de processus de prise de décision. Et je pense que c'est quelque chose que nous pouvons apprendre d'eux. Et l'exemple qu'ils ont donné était, vous savez, les pompiers qui travaillent avec les personnes de la Coalition de la pauvreté, pour le dire de manière générique, ils requièrent des compétences différentes pour répondre aux problèmes.
[00:56:12:10] Et les problèmes qu'ils rencontrent sont différents en termes d'ampleur et d'urgence, et pourtant, le fait de travailler ensemble de manière réciproque les aide vraiment à faire face à la situation. Et je pense que nous pourrions en tirer des leçons pour l'académie également, et réfléchir à la place de la réciprocité dans nos relations.
[00:56:29:06] Julia Wright : Oui, si je peux ajouter quelque chose, je pense que l'un des problèmes que nous pouvons rencontrer lorsque nous commençons à réfléchir à ce type d'objectif, la réduction de la pauvreté, l'amélioration de l'utilisation des vaccins dans les populations mal desservies, etc, est que l'on nous dit souvent qu'en tant qu'universitaires, nous sommes censé.e.s être objectif.ve.s et ça peut créer une sorte de malaise éthique à dire, je crois à l'intérêt général sur ce point particulier, et je peux mobiliser mes recherches pour nous aider à obtenir un certain succès dans ce domaine, si je peux collaborer avec d'autres personnes qui partagent cet objectif. Il nous demande donc en quelque sorte de sortir de la notion d'objectivité académique, peut-être de manière troublante.
[00:57:22:03] Cynthia Milton : Nous sommes donc à la fin de notre temps, malheureusement. Mais j'espère qu'il s'agira d'une conversation permanente au fur et à mesure que nous nous efforçons tous de remettre les sciences humaines dans le domaine de la santé publique, dans notre prise de décision sur un grand nombre de fronts pour faire face aux différents défis qui nous attendent. Je remercie donc tous les intervenants pour leur temps et leur travail. Je vous remercie pour la note d'information politique que vous avez préparée, et je vous souhaite beaucoup de chance et de succès et je me réjouis des collaborations futures.