Plaidoyer pour les sciences sociales et les humanités

Blog
17 juin 2015
Auteur(s) :
Gabriel Arruda, étudiant-blogueur au Congrès 2015

Les enjeux du 21e siècle sont nombreux et complexes. Mondialisation, changements climatiques et terrorisme ne sont que quelques exemples des défis que devront affronter les sociétés au courant des prochaines décennies. C’est pour cette raison que ces sujets sont aujourd’hui étudiés et analysés par les sciences sociales et les humanités. Après tout, ces disciplines s’intéressent à comprendre l’expérience humaine dans toute sa complexité.

L’ironie contemporaine soulevée par Stephen Toope, Président de la Fédération des sciences humaines, est que si les sciences sociales sont désormais capables d’offrir des solutions à ces problèmes, celles-ci sont aujourd’hui dévalorisées et remises en question par l’élite politique et le public. C’est dans ce contexte que le panel formé de James Wilsdon, Chad Gaffield et Felice Levine s’est intéressé aux différentes stratégies afin de revaloriser les humanités auprès de leur société et de leur gouvernement respectif. En effet, ces trois éminents représentants proviennent de trois contextes nationaux distincts, c’est-à-dire du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni.

Que retenir de cette conversation? Tout d’abord, afin de revaloriser ces disciplines, la construction de larges coalitions comprenant les représentants des milieux économiques, médiatiques, politiques est une étape incontournable. Pour ce faire, les chercheurs doivent démontrer les diverses contributions que peuvent offrir les sciences sociales et les humanités à leur société. Ces bénéfices peuvent être à la fois économiques, démocratiques ou bien encore sociaux.

Par ailleurs, jusqu’à présent, l’engagement des sciences sociales a été timide dans l’espace public. Les défenseurs des sciences sociales ont ainsi trop souvent refusé d’effectuer l’effort de vulgarisation nécessaire à la transmission de leurs connaissances. De plus, dans leurs relations avec le grand public, les sciences sociales ont eu comme perspective un devoir « d’éducation » face aux « masses ignorantes ».   Cependant, l’approche soulevée par ce panel est très différente. En effet, selon ceux-ci, le dialogue est une approche beaucoup plus productive afin d’accroitre la valorisation accordée à ces traditions intellectuelles. Ainsi, pour commencer une véritable conversation avec la société dans lesquelles elles s’inscrivent, les disciplines doivent apprendre à écouter les différents acteurs afin d’adapter leur message aux différents auditoires.  Seulement alors les sciences sociales seront capables d’avoir un véritable impact sur le monde et ainsi aider l’humanité à résoudre les défis qui l’attendent.