Les stéréotypes influent sur la perception des candidats par les électeurs

Actualité
3 juin 2019

Vancouver, le 3 juin 2019 — Quand on pense à un politicien, on imagine souvent un homme blanc d’âge moyen, car historiquement, la plupart d’entre eux cadrent avec cette description. Même si la société canadienne est de plus en plus diversifiée, les stéréotypes entourant les gens qui se lancent — ou ne se lancent pas — en politique persistent. La majorité des électeurs estiment prendre leurs décisions en s’appuyant sur des faits, des politiques et des idées, mais l’existence de ces stéréotypes signifie que ce n’est peut-être pas toujours le cas.

Joanie Bouchard, chercheuse à l’Université Laval, s’est penchée sur la relation entre les stéréotypes fondés sur la race, le genre et l’âge, et la perception des candidats politiques par les électeurs québécois. L’idée de cette recherche lui est venue après avoir constaté que Gaétan Barrette, ancien ministre de la Santé du Québec, était considéré par certains comme étant moins compétent en raison de son embonpoint, et ce, malgré ses nombreuses années d’expérience dans le secteur de la santé. « J’ai été étonnée du fait que sa capacité à gérer un ministère était jugée, en partie, par son poids. Ceci m’a amené à réfléchir à la manière dont l’apparence influe sur la perception des électeurs », soutient Mme Bouchard.

En organisant des groupes de discussion pour mieux comprendre le point de vue des électeurs, elle a constaté que les préjugés basés sur l’apparence avaient une influence sur notre manière de percevoir les dirigeants politiques. En outre, ses recherches ont démontré que les Québécois ont des attentes précises à l’égard de l’apparence des candidats en fonction de leur affiliation politique. Par exemple, un candidat aux cheveux teints de couleur vive n’aurait pas sa place parmi un groupe de conservateurs. Certains stéréotypes amèneraient même certains Québécois à présumer qu’une personne est favorable ou non à l’indépendance du Québec.

Bien que les préjugés soient nombreux et difficiles à éviter, Mme Bouchard croit qu’il peut être avantageux de savoir comment et quand en tirer profit. « Savoir reconnaître les stéréotypes en politique et ce qu’ils signifient peut nous aider à prendre conscience de leur influence sur nos choix », soutient-elle.

Son projet de recherche sur l’incidence des stéréotypes de genre, de race et d’âge en politique (« Getting the Picture: Gender-Based, Race-Based, and Age-Based Stereotypes in Politics ») s’ajoute aux milliers de nouveaux rapports de recherche présentés cette semaine à l’occasion du Congrès des sciences humaines. Du 1er au 7 juin, plus que 10 000 chercheurs, penseurs et décideurs parmi les plus brillants au Canada se réunissent à Vancouver dans le cadre du plus grand rassemblement d’universitaires au Canada.

Le Congrès est organisé par la Fédération des sciences humaines, qui œuvre à la mise en valeur de la recherche et de l’enseignement au service d’une société inclusive, démocratique et prospère. Elle regroupe aujourd’hui plus de 160 universités, institutions et sociétés savantes représentant 91 000 chercheurs et étudiants des cycles supérieurs au Canada. Le Congrès 2019 a lieu à The University of British Columbia.

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Le point de vue et les opinions exprimés dans ce communiqué de presse et dans le rapport de recherche présenté au Congrès des sciences humaines sont ceux de la chercheuse et ne reflètent pas nécessairement ceux de la Fédération des sciences humaines ou The University of British Columbia.

Pour les demandes d’entrevues

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Nicola Katz

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The University of British Columbia

Erik Rolfsen

Spécialiste des relations avec les médias

erik.rolfsen@ubc.ca

Cell. : 604-209-3048